A.
Oreille interne :
v
Le labyrinthe osseux :
Il
dérive de la couche périostique interne de la capsule otique. Formé d’une
coquille d’os compact, il comprend le vestibule, les canaux semi-circulaires
et la cochlée. Deux canaux issus du labyrinthe osseux rejoignent les enveloppes
cérébrales : les espaces sous-arachnoïdiens pour l’aqueduc de la cochlée
et la dure-mère pour l’aqueduc du vestibule (fig. 1,
2
).
·
L’aqueduc du vestibule est un canal osseux annexé au labyrinthe
postérieur. Il contient un canal membranaire, le canal endolymphatique qui se
termine par le sac endolymphatique. Son origine se situe au niveau de la partie
postéro-supérieure de la paroi interne du vestibule osseux, près de l'orifice
de la branche commune aux canaux semi-circulaires externe et postérieur. Il se
termine au niveau de la face postéro-supérieure du rocher par un orifice
aplati appelé la fossette unguéale.
·
L’aqueduc de la cochlée est un canal osseux fin, d'environ 13 mm
de longueur dont l'origine se trouve au niveau de la partie non enroulée du
tour basal de la cochlée, près de la fenêtre ronde. Il se dirige en bas, en
dedans et en arrière sous le CAI. Il se termine dans la fosse cérébrale postérieure
par un orifice appelé la fossette
pyramidale.
v
Le labyrinthe membraneux :
Il
est constitué de l’agencement complexe d’un long tube d’origine épithéliale.
Il comporte (fig.
3) :
-
Le labyrinthe antérieur, ou l’appareil de l’audition,
comprenant le canal cochléaire (fig. 4).
- Le labyrinthe postérieur, ou l’appareil de l’équilibration, comprenant l’utricule, le saccule, les canaux semi-circulaires et le système endolymphatique.
Le système endolymphatique est constitué par les canaux utriculaire et
sacculaire, le canal endolymphatique et le sac endolymphatique. Le canal
utriculaire naît à la face interne de l’utricule et le canal sacculaire à
la face postérieure du saccule. Ils se réunissent en Y pour former le canal
endolymphatique. La portion initiale du canal endolymphatique (sinus) est dilatée
et se situe dans la cavité vestibulaire ; ensuite, il se rétrécit au
niveau de la partie initiale de l’aqueduc du vestibule avant de se dilater de
nouveau pour se continuer avec le sac endolymphatique. Le sac est, en effet, la
partie distale du système endolymphatique et constitue un prolongement intracrânien
du labyrinthe membraneux (fig. 2).
Le labyrinthe membraneux contient
de l’endolymphe et il est séparé du labyrinthe osseux par un deuxième
compartiment liquidien : la périlymphe.
Les liquides de l’oreille interne, endolymphe et périlymphe, sont essentiels
à l’audition et à l’équilibration. En plus de leur rôle dans la
transmission du stimulus mécanique aux organes cochléaire et vestibulaire, ils
sont directement impliqués dans le processus de transduction mécano-électrique
qui se déroule dans l’organe sensoriel. Les cellules ciliées sont au contact
de l’endolymphe à leur face apicale ciliée et au contact de la périlymphe
à leur face basale synaptique [Morgon et coll. (62)].
·
L’endolymphe :
Sa composition est de type intracellulaire [Deggoui et coll., Tran Ba Huy (21,
94)]. La concentration de K+ y est élevée (environ 150 mmol/l),
sauf dans le sac où elle est de 8 mmol/l. La concentration de Na+
est faible (environ 1 mmol/l), sauf dans le sac où elle est de 150 mmol/l. La
concentration de Cl- est d’environ 110 mmol/l et celle des protéines
est inférieure à 0,3 g/l.
Le potentiel
de repos de l’endolymphe
est positif et
varie selon les cavités :
80 à 110 mV dans le canal cochléaire ; 10 mV dans l’appareil
vestibulaire.
L’osmolarité est supérieure à celle de la périlymphe et du
plasma.
Enfin, il faut noter qu’il existe
un gradient électro-chimique à l’intérieur du canal cochléaire,
selon lequel les concentrations de K+ et de Cl-, ainsi que
le potentiel de repos et l’osmolarité déclinent de la base vers l’apex de
la cochlée. Le pH ne varie pas d’un tour à l’autre.
La sécrétion de l’endolymphe est assurée par la strie
vasculaire, pour la cochlée, et par les cellules sombres pour le vestibule. Le
liquide précurseur est la périlymphe. Les électrolytes sont transportés de
la périlymphe vers l’endolymphe par des mécanismes actifs.
La
réabsorption de l’endolymphe se fait soit par certaines zones spécialisées
de la strie vasculaire ou de l’épithélium vestibulaire (selon la théorie
radiale de Naftalin et Harrison) ; soit par le sac endolymphatique (selon
la théorie longitudinale).
·
La périlymphe :
C’est un liquide de type extracellulaire qui sépare les deux
labyrinthes [Deggoui et coll., Tran Ba Huy (21, 94)]. La concentration de Na+
y est d’environ 150 mmol/l, celle de K+ de 5 mmol/l, celle de Cl-
de 110 mmol/l, et celle des protéines de 1 à 2 g/l. Cette composition diffère
entre les rampes vestibulaire et tympanique.
Les concentrations de K+, de protéines et de glucose sont
plus élevées dans la périlymphe vestibulaire. La composition de la périlymphe
tympanique est proche de celle du LCR.
L’origine de la périlymphe vestibulaire semble être le plasma,
et celle de la périlymphe tympanique est le LCR. Les échanges hémato-périlymphatiques
s’effectuent lentement, ce qui fait suggérer l’existence d’une barrière
hémato-périlymphatique, semblable à la barrière hémato-cérébrale, jouant
un rôle essentiel dans la pharmacocinétique lors des médications thérapeutiques
dans l’hydrops endolymphatique.