Thème :
surdité brusque
Auteur : marie (195.93.73.xxx)
Sujet : surdité brusque-nerf auditif
Date : 05/01/2003 01:23:55
voilà, une question s'impose à moi car comme vu
dans mon message précédent, j'espère toujours de l'amélioration quant à
mon audition.
à droite, j'ai fait une surdité brusque en mai
2000.
je suis donc en sub-cophose de ce coté-la (coté
opposé à la neurotomie vestibulaire).
je ne perçois aucun son, tout au plus des
vibrations quand un gros bruit se produit.
alors voilà la question que je me pose:
- mon nerf auditif est-il mort définitivement ???
- ou plutôt ne serait-ce pas la cochlée qui serait
atteinte ???
je dois préciser, comme je l'ai déjà fait à
plusieurs reprises, que dans mon cas , a été évoqué la maladie de ménière
bilatéralisée.
ah, ces oreilles, quel soucis !!!
Auteur : MM
(195.242.89.xxx)
Sujet : Re : surdité brusque-nerf auditif
Date : 05/01/2003 01:41:36
Non.
Le nerf auditif n'est pas atteint dans une surdité
brusque endocochléaire. Dans votre cas, il est possible que la surdité
brusque soit en rapport avec une forme de Ménière cochléaire. Donc,
l'atteinte se situe uniquement au niveau de la cochlée et plus exactement
au niveaux des cellules ciliées.
Le nerf auditif est surtout atteint dans des
pathologies tumorales type Neurinome.
Un test d'électrostimulation
au promontoire peut vérifier la vitalité du nerf auditif et permettre
éventuelle pose d'un implant cochléaire.
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Auteur : marie (195.93.73.xxx)
Sujet : interview sur la surdité brusque
Date : 24/02/2003 23:07:36
je fais un c/c d'une interview trouvée sur le site
france-orl et concernant la surdité brusque.
vraiment très enrichissant !!!!
Le Pr Patrice Tran Ba Huy, Chef du Service ORL de
l'Hopital Lariboisière à Paris, a participé à une soirée FMC le 27
novembre 2002, consacrée à la surdité brusque, organisée par le
Laboratoire Solvay Pharma.
Il a bien voulu répondre à nos questions sur ce sujet encore très
controversé.
N.D.L.R. La surdité brusque se définit comme la survenue en moins de 24
heures d'une surdité sensorielle, d'au moins 30 dB sur trois fréquences
audiometriques successives.
ORL France:
Pr Tran Ba Huy, vous avez en charge, parmi vos nombreuses activités, les
Urgences ORL Adulte des Hôpitaux de l'Assistance Publique à Paris. Vous
avez un discours assez tranché concernant les surdités brusques et leur
prise en charge thérapeutique.
Pr Tran Ba Huy:
Il règne encore en France un dogme selon lequel toute surdité brusque doit
bénéficier d'une hospitalisation en urgence pour un traitement à visée
vasculaire. Il se trouve qu'à l'heure actuelle, rien ne permet d'affirmer
la pertinence d'une telle attitude.
Soyons logique: s' il y a une ischémie aiguë de l'oreille interne,
celle-ci épuise ses réserves métaboliques en une heure environ. Par
conséquent, tout délai d'intervention supérieur à une heure rend illusoire
ce type de traitement. On sait bien qu'en pratique, les patients ne
consultent pas aussi rapidement.
ORL France: Est-ce à dire qu'on peut renvoyer le patient chez lui?
Pr T.B.H.
Attention, il ne faut pas passer à coté d'une véritable urgence. Nous
observons de temps en temps des cas graves, comme la dissection aiguë de
l'artère vertébrale, ou une ischémie cérébelleuse. On sera donc
particulièrement vigilant en cas de céphalées, de douleurs cervicales
hautes, ou de la présence du moindre signe neurologique associé. Une
atteinte bilatérale doit faire craindre un infarctus de l' AICA (Anterior
Inferior Cerebellar Artery)
Hormis ces cas, l'hospitalisation est discutable. Mais comment la refuser
quand le patient se présente, affolé, avec sa valise et l'angoisse de ne
pas retrouver son audition? Le tri devrait s'effectuer en amont. Le
pronostic est a priori toujours réservé, il faut le dire.
Ce qui ne veut pas dire non plus qu'on ne traite pas. Bien sur qu'on
traite, et le plus tôt possible, mais le plus souvent le patient est mieux
chez lui au repos, que dans un service hospitalier toujours plus
mouvementé.
ORL France: Mais ne
faut-il pas lui administrer le traitement par voie intra-veineuse?
Pr T.B.H.
C'est là le cœur du problème. A ce jour, aucun traitement, et on en
dénombre des dizaines, souvent assez lourds, n'a montré une supériorité
décisive par rapport à la récupération spontanée à 15 jours, qui se
produit, je le rappelle, dans 2/3 des cas. Tout au plus la corticothérapie
semble avoir un score légèrement meilleur. C'est d'ailleurs notre
traitement de prédilection mais il peut être fait à domicile, par voie
orale.
ORL France: Quelque soit le type de surdité brusque?
Pr T.B.H.
Il y a des variantes, et c'est effectivement fondamental d'essayer
d'identifier les causes de l'affection, qui n'est qu'un syndrome et non
une entité.
Or c'est très difficile, car on ne sait pas ce qui se passe dans l'oreille
interne. Il y a sûrement des causes electro-chimiques, comme les
variations du potassium, mais l'accès aux fluides de l'oreille interne est
quasi-impossible du moins en urgence. C'est un peu comme si on voulait
traiter un coma diabétique sans aucune information sur la glycémie.
La forme de la courbe audiométrique peut-être d'une aide précieuse; elle
est facile à établir. Il parait évident, compte tenu de nos connaissances
sur la physiologie de la cochlée, qu'une courbe ascendante par exemple
reflète une atteinte totalement différente que si la courbe est en U ou
effondrée. Cela a même des implications pronostiques.
Ainsi, les courbes ascendantes sont à l'évidence de meilleur pronostic que
les sub-cophoses. Elles méritent l'adjonction d'un traitement à visée
pressionnelle, par exemple le glycerol par voie orale.
ORL France:
Ne faut-il pas craindre, en cas d'absence de récupération, des reproches
de la part du patient, qui peut alléguer la notion de perte de chance s'il
n'a pas été hospitalisé?
Pr T.B.H.
C'est un des messages que je souhaite faire passer: on ne peut pas
incriminer systématiquement un retard au traitement en cas de non
récupération. Nous sommes à l'heure de l' Evidence Based Medecine, la
médecine basée sur les preuves.
Encore une fois, les différents traitements, y compris les plus lourds,
comme l'oxygénothérapie hyperbare par exemple, n'ont pas fait la preuve de
leur supériorité par rapport à la récupération spontanée. L'argumentation
est donc facile, les études optimistes souffrent la plupart du temps de
carences méthodologiques.
ORL France:
Comment se fait la prise en charge de la surdité brusque dans les autres
pays, par exemple aux U.S.A., pays judiciarisé s'il en est?
Pr T.B.H.
Il est intéressant de constater que précisément dans ce pays,
l'hospitalisation en urgence n'est pas la règle, tant s'en faut.
ORL France: A-t-on espoir de voir arriver des traitements vraiment
efficaces?
Pr T.B.H.
L'administration de médicaments au plus près de la cochlée, c'est à dire
par des infusions dans la fenêtre ronde est sans aucun doute une voie
prometteuse. Mais seule la connaissance de l'affection nous fera
réellement progresser.
ORL France: Le nécessaire
bilan doit-il lui-même être fait en urgence?
Pr T.B.H.
Hormis les réelles urgences, très rares, évoquées plus haut, qui doivent
faire pratiquer une imagerie le plus tôt possible, le bilan n'influe pas
sur le traitement immédiat. Il peut être fait " à froid". Il doit pouvoir
dépister un éventuel neurinome de la huitième paire et l'IRM est à mes
yeux incontournable. En reprenant les observations de neurinome, on se
rend compte que près de 20 % des patients ont eu un épisode de surdité
brusque, résolutif ou non . La mesure des potentiels évoqués auditifs est
créditée d'une sensibilité de 85 %, pas plus.
Le bilan biologique doit rester raisonnable, en particulier en matière de
coût, compte tenu de son faible rendement habituel.
ORL France: Finalement, vous dédramatisez la surdité brusque?
Pr T.B.H.
La perte d'une fonction sensorielle reste un drame pour le patient, il n'y
a aucun doute sur ce point. Mais on ne peut pas transformer une attitude
nécessairement compassionnelle en un dogme thérapeutique.
Je veux être très clair: je ne conteste pas le caractère urgent de la
prise en charge d'une surdité brusque. Je conteste en revanche la
connotation médico-légale qui l'entoure et qui conduit encore trop
souvent, dans notre pays, à déployer des moyens dont la lourdeur est
probablement excessive.
Propos recueillis par JM Juvanon © ORL France Novembre 2002
Références: Rapport de la Société Française d 'ORL & CCF
"Les urgences en ORL". 2002
Auteur : voldemort
(81.51.163.xxx)
Sujet : Re : interview sur la surdité brusque
Date : 03/03/2003 08:33:03
J'ai une seule question à poser au professeur:
Que feriez vous si cela arrivait A VOUS
ou a un membre de votre famille?
Auteur : marie
(195.93.73.xxx)
Sujet : perso !!!
Date : 03/03/2003 11:20:17
bonjour,
alors, perso, cela m'est arrivé.
en mai 2000, surdité brusque de l'oreille droite, mais alors, d'un coup
d'un seul !!! pas le temps de dire ouf!!!
j'ai eu droit d'abord à un protocole de perfusions qui n'a donné aucune
amélioration , puis 20 séances de caisson
hyperbare avec des doses massives de cortisones et vaso-dilatateurs.
aucun résultat sur le surdité brusque mais un gain sur l'autre oreille
affectée par ménière.
à ce jour, je n'ai rien récupéré sur l'oreille ayant eu la surdité brusque
!!! mais alors rien de rien !!
et je comprends ta question, on veut tout essayer quand cela nous arrive,
c'est trop dur à gérer comme situation!!
à te lire
marie
Auteur : MM (81.50.93.xxx)
Sujet : Re : interview sur la surdité brusque
Date : 03/03/2003 13:32:22
HOSITALISATION EN URGENCE !!! bien sûr !
s'il y a une chance sur million de récupération, il ne faut pas la perdre.
On peut toujours discuter de traitement, mais l'hospitalisation en urgence
pour toute surdité brusque importante et surtout récente ( pour moi en
dessous de 10 jours ) est indiquée. Hospitalisation a l'avantage d'offrir
les possibilités de bien rassurer et informer le sujet, bien décider sur
le traitement , et enfin proposer et débuter correctement le bilan
diagnostique.
Pour moi cette démarche est systématique. Sans état d'âme.
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