Thème
: témoignages de parcours variés
1)
cath2
Posté le: Sam 23 Sep 2006,
18:35:12
Jusqu’à l’année de mes 24 ans, la
maladie de Ménière attendait tapis dans l’ombre que mes tourments
d’enfance et d’adolescence se calment pour me torturer à son tour.
Les crises sont arrivées en douceur, une fois par
an, puis deux, puis une fois par mois, puis plusieurs, puis tous les
jours, puis plusieurs fois par jour, me réveillant même la nuit en plein
sommeil. Jusqu’à ce que je n’en puisse plus.
C’est une petite mort, c’est se retrouvé au milieu
d’un tourbillon, pendu par les pieds, ne sachant plus ou est le haut, ni
le bas, ni comment s’accrocher pour ne pas tomber. Alors, je m’accrochais
au lit, mais dans la dimension de Ménière, un lit n’est plus un lit. Un
lit n’est pas plat, horizontal. C’est juste un élément du tourbillon.
Dans ces moments là, tout m’a échappé. Cette
maison, qui n’était plus la mienne car j’étais incapable d’y faire quoi
que ce soit, ma petite fille, que je n’ai pas pu accompagner à l’école ce
premier jour de rentrée en maternelle, et mon mari impuissant, et en
colère, qui n’a jamais su comment m’aider.
Heureusement, dans ces moments là, il y a toujours
quelqu’un à qui s’accrocher, quelqu’un qui vous comprenne, une maman. Des
médecins, aussi. Mon orl, mon généraliste, qui selon ses dires n’avait
jamais eu à administrer une dose aussi forte de tanganil ! L’assistante
sociale, qui a tout organisé pour que je puisse venir me faire opérer en
France, et enfin tous ces anonymes rencontrés sur le net, Suzy, et les
autres…
J’ai fait un long voyage jusqu’à Marseille,
l’hôpital Nord, le professeur M...... L’homme qui m’a sauvé la vie, et qui
fait ça tous les jours sans même s’en rendre compte ! J’ai subi une
neurectomie vestibulaire (section du nerf de l’équilibre), et depuis, les
vertiges ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Depuis 4 ans, je revis, les
acouphènes et la surdité sont toujours là, mais ce n’est rien comparé à la
souffrance des grands vertiges rotatoires.
Je souhaite bon courage à
ceux qui souffre de cette maladie, et j’espère que vous trouverez comme
moi la guérison
2)
pinkie
Posté le: Mer 11 Oct 2006,
15:48:50
Mon passif ORL est lourd, je
vais vous en résumer les plus gros points :
- j'ai subi une quinzaine de greffe du tympan sur
l'oreille droite suite à des otites étant petites.
- les interventions n'ont pas suffi, j'ai toujours
une perforation dans le tympan, et mon audition a chuté jusqu'au point 0.
- j'ai eu du choléstéatome dans l'oreille droite,
qu'il a fallu enlever par deux fois en 1998 et 1999...
depuis cette date, je n'avais plus que des visites
de contrôle tous les ans.
Et en octobre 2005, en voiture, j'ai eu une crise
de vertige fulgurante. J'ai perdu 30% d'audition à gauche. Direction l'ORL
qui ma prescrit un appareil auditif, un scanner, et divers
examens ORL. Il pensait à un neurinome. Les examens se sont
avérés négatifs au neurinome, on a continué avec un PEO et VNG. L'examen a
montré une déficience de chaque côté. On ne parlait pas encore de Ménière,
je n'avais eu qu'une crise. Mais, malheureusement, les crises se sont
répétées, plus ou moins violentes, avec les acouphènes et l'hyperacousie.
Les migraines s'y sont attachées, avec les arrêts maladies.
En janvier, mon ORL a conclu à la maladie de Ménière. Il m'a envoyé voir
son collègue à Bordeaux. Celui-ci m'a parlé des injections de gentamicine
pour détruire la fonction vestibulaire de l'oreille droite (qui est
sourde). J'ai subi 6 injections. Avec la perforation du tympan, il n'y a
eu aucun drain à poser. Entre temps, mon audition à gauche était remonté à
100%.
On a concentré notre attention sur l'oreille droite, jusqu'à ce que la
gauche recommence à baisser. J'ai eu des séances de kiné vestibulaire,
sans succès. La compensation va être longue, surtout avec une oreille
gauche atteinte.
Je tanguais fréquemment, jusqu'à une nouvelle crise fulgurante en juin
dernier : l'ORL m'a prescrit un traitement de choc que je n'ai pas arrêté
depuis ( 6 tanganyl, 2 sibélium, sirop de glycérol). J'ai été en arrêt
prolongé de mars à septembre. Je n'ai pas pu reprendre mon poste, il a
fallu adapter avec la maladie. Je suis actuellement à mi-temps, avec une
reconnaissance invalidité catégorie 1, je ne dois plus conduire
professionnellement.
Je suis en phase de baisse du traitement, car je n'ai plus de recours en
cas de grosse crise. Ma dernière est toute récente, c'était lundi, je ne
pouvais pas bouger la tête sans partir à droite ou à gauche, avec l'étau
qui sert derrière les oreilles, les acouphènes à fond !
J'espère que je vais réussir à maintenir le cap pour ne pas perdre mon
travail, je n'ai que 27 ans...
J'ai essayé d'être la plus concis possible, mais ce n'est pas facile. J'ai
peut-être oublié des éléments dans mon parcours, mais le principal est
dit.
3)
karnoma
Posté le: Jeu 12 Juil 2007,
17:15:24
Tout d'abord un grand merci pour
ce site et ce forum, enfin je ne me sens plus seule et j'ai l'air normal
..... ouf !!!
Mon ménière à moi a débuté en 98 à la suite d'otites séreuses donc
plusieurs paracentèses. Seulement j'avais régulièrement des acouphènes et
une petite chute en conduction osseuse sur les graves.. Mon ORL de
l'allier ne sachant plus trop quoi me dire je suis donc venue sur paris
pour un autre avis. Ici les acouphènes étaient le résultat d'une grosse
otite séreuse tout devait rentrer dans l'ordre. A ce moment je n'avais pas
connu les célèbres vertiges. J'avais simplement des malaises
d'hypoglycémie qui m'ont conduite à l'hôpital et sortir sous dépakine
...soit disant épileptique !!!! Et un beau jour après quelques épisodes ou
j'avais l'impression d'avoir trop bu j'ai fais la découverte des
spectaculaires vertiges caractéristiques de Ménière (ou il faut ramper
pour aller vomir et le reste au WC). J'ai eu énormément de chance car je
n'ai subis que 5 , 6 crises et plus rien depuis 99 (en ce qui concerne les
vertiges)
Donc mon orl de l'allier m'a dit qu'il pensait à un Ménière mais qu'il
fallait faire des examens avec de l'eau dans l'oreille et que ceux ci
pouvaient me déclencher d'autres vertiges donc je n'ai pas voulus !!!Il
m'a prescrit du VASTAREL et voilà J'ai essayais de vivre avec mes
acouphènes avec souvent de grosses difficultés et puis on se sent si
seule, personne ne comprend même la famille .... qui oublie et puis chacun
ses problèmes. Ensuite mon mari a été muté pour 2 ans sur l'île de la
réunion, et encore des crises d'acouphènes encore plus intenses donc RDV
chez un ORL qui me donne de l' euphytose pour me calmer mais il faut vivre
comme cela. Donc j'ai essayé d'oublier Ménière et tout et tout mais
souvent des pleurs de l'énervement de la fatigue de l'incompréhension, un
mari qui vous regarde comme une folle, des parents qui pensent que je suis
caractérielle. Donc en début d'année je vais chez mon généraliste chercher
des antidépresseurs et là elle préfère me faire consulter un ORL. ALors le
premier RDV juste pour raconter mon histoire sans traitement, le deuxième
audiogramme (perte moyenne oreille gauche-96 db) et prescription d'une IRM
toujours pas de traitement aucune explication mais un bon dépassement
d'honoraires !!!! Entre temps la pédiatre de mon fils l'a fait consulter
un autre ORL qui a bien voulu me récupérer et il me donne un peu d'espoir
donc maintenant je suis sous Betaserc, Diamox, Rivotril et en vérifiant
sous le WEB un peu tous ses médicaments J'ai découvert votre site et ce
forum. Cela m'a beaucoup aidé car il est difficile de vivre avec cette
cochonnerie sans que personne ne puisse imaginer la difficulté de notre
vie et puis je me trouve chanceuse et j'encourage de tout cœur toutes les
personnes qui ont sans arrêt les vertiges. Voilà mon histoire il faut que
nous tenions bon. A bientôt
4)
Fabrice
Posté le: Sam 24 Nov 2007,
21:37:14
Bonjour à tous,
Quel bonheur de trouver enfin un docteur qui avance sur la maladie de
ménière et qui communique en utilisant les outils d'aujourd'hui. Bravo à
lui et à toute son équipe sans oublier les personnes qui ont collaboré à
la construction du site web.
J'imagine si j'avais pu trouver un tel site à l'époque de ma rencontre
avec Prosper.
Tout a commencé un jour d'été, ciel bleu soleil, j'allais chercher ma
fiancée au volant de ma voiture (j'allais lui annoncer mon embauche dans
une grande société) lorsque le sol et le ciel, l'arrière et l'avant tout
devenait instable, je ressentais chaque accélération ou décélération, un
truc de fou.
J'avais 22 ans (1989), la joie de vivre et surtout l'envie de croquer la
vie à pleines dents, encore immortel ;o)). Arrivé sur le parking
immédiatement je me suis soulagé l'estomac . J'ai d'abord pensé à une
intoxication alimentaire.
Ma fiancée a pris la voiture et nous sommes rentrés.
Les crises se sont alors enchaînées quotidiennement avec raideur de la
nuque transpiration et sensation de chaleur intense, accélération
cardiaque et suffocation, nauséeux, vertiges déambulatoires invalidants
avec impossibilité de marcher, vomissements et cela à n'importe quelle
heure du jour ou de la nuit durant de quatre à six heures.
J'ai donc consulté mon médecin traitant qui m'a d'abord diagnostiqué un
manque de sucre.
J'ai consommé du sucre en plus de la pilule dopante prescrite, sans
résultat, toujours les crises invalidantes, je dois plusieurs fois me
faire raccompagner chez moi depuis mon lieu de travail , les voisins
pensent que je suis ivre car dès que je descends du véhicule je vomis
devant chez moi et je suis incapable de marcher tout seul.
Je préfère avoir mes crises la nuit ou après le travail au moins je garde
une partie de vie normale mais c'est Prosper qui mène la danse.
Après mes crises tout est normal je me sens comme soulagé, léger.
Je retourne voir mon médecin traitant qui me fait faire quelques examens
(électroencéphalogrammes, doppler) et me dit que c'est de la fatigue et
que je dois me reposer
Je me couche plus tôt je me force à rester au lit plus tard le week-end et
je fais des siestes, sans résultats, Prosper sévit toujours autant.
Je retourne voir mon médecin traitant qui me propose un arrêt de travail
en me demandant combien de jours je veux.
Là je reste complètement stupéfait et je comprends qu'il est impuissant,
qu'il ne comprend pas et qu'il ne pourra rien pour moi.
De plus j'apprends qu'il envisage de peut-être me faire interner, je
change de médecin généraliste.
Je décide donc de me faire emmener en pleine crise par une ambulance aux
urgences, mais le temps que l'ambulance arrive, me transporte, que les
urgentistes me prennent en charge il s'est écoulé plus de quatre heures et
la crise est terminée.
Prise de sang, scanner, entretien avec divers personnes > RAS
Cela faisait six mois que cela durait et toujours pas d'explication
médicale, là on se dit c'est une maladie inconnue. Personne ne connaît,
c'est la galère.
C'est là que j'ai appris que dans la maladie on est seul avec soit même et
que soit on capitule soit on se bat mais que personne ne peut vivre ce que
l'on vit à notre place. Bien sûr les personnes qui nous encouragent et
nous soutiennent sont indispensables, mais elles ont leurs limites.
C'est alors que ma concubine me conseille d'aller voir un ORL qui avait
soigné son père et qui avait une bonne renommée le docteur M......
En quelques minutes après avoir écouté et vu les différentes pièces que je
lui apportais il me diagnostique la maladie de ménière. Et me confirme une
baisse d'audition de l'oreille gauche de 40 %, première nouvelle je ne
m'en étais pas aperçu.
Prescription de vastarel, extovyl et sibélium .
Les seuls médicaments qui ont pu atténuer les crises sans toutefois les
supprimer complètement.
De plus sibélium était difficile à supporter .
Puis quelques années après la maladie est rentrée en sommeil .Me croyant
guéri j'ai arrêté de prendre mon traitement et de consulter.
Jusqu'à ce jour d'octobre 2007 où suite à un rhume Prosper s'est rappelé à
mon bon souvenir.
C'est un ami que l'on ne quitte pas comme ça apparemment.
2 semaines d'arrêt de travail avec vertiges quotidiens mais cette fois
sans interruption sauf sur 2 ou trois jours, je pensais devenir fou, à
nouveau cette invalidité m'empêchait de vivre de profiter de ma famille de
mes amis et de tout ce que la vie peut nous apporter lorsque tout va bien.
Sans compter que l'on devient un poids pour notre entourage, bref pour moi
cela voulait dire la guerre à Prosper de toutes les façons.
Je demandais un rendez-vous chez un ostéopathe, une radio du dos, un
rendez-vous chez un orl et un traitement antibiotique car je pensais avoir
une otite tellement mon oreille me faisait mal en continu.
Et c'est là que j'ai rencontré le Docteur MM qui est à l'origine de ce
site et qui m'a convaincu sur le fait que j'avais bien la maladie de
Ménière.
J'en profite pour le remercier lui et son équipe (technicien et
secrétaire) .
J'ai fait divers examens IRM, PNG, VNG (j'aime pas l'air dans les
oreilles) qui ont confirmé ce fait.
J'ai commencé par prendre Bétaserc et Tanganil pendant deux semaines mais
sans résultats.
Aaaaarrrrrrgggghhh c'est dur d'attendre impuissant sans rien pouvoir faire
Puis le Docteur MM me propose Diamox et là tout de suite plus de crise
déambulatoire violente mais plutôt une instabilité permanente supportable
et qui me permet de reprendre ma vie normale.
YYYESSSS Super, petit à petit l'instabilité s'estompe et je me sens de
mieux en mieux.
Là je suis en train de commencer à réduire Diamox et j'ai supprimé
Tanganil. pas de tangages à l'horizon, en avant matelot ....
Bon courage à tous en espérant que mon témoignage aidera certains d'entre
vous.
Un dernier mot pour conclure :
Il faut en plus dans ce genre d'épreuve trouver les bonnes personnes qui
vont vraiment vous aider et vous apporter des solutions.
Fabrice
5)
Auguste
Posté le: Ven 30 Mai 2008,
10:45:17
Bonjour à toutes et à tous
Après quelques hésitations, n'ayant pas pour
habitude de converser sur des forums, j'ai donc pris la décision de
m'inscrire afin de participer à la vie du forum de ce site dédié à la
maladie de Ménière.
Mon parcours est je pense assez courant pour les
habitués atteints par cette maladie : une apparition progressive de
symptômes d'acouphènes, de vertiges parfois incapacitants et de perte
légère de l'audition à une oreille. Mon médecin n'a rien détecté, m'a
orienté vers un
premier ORL qui n'a pu que
constater les symptômes sans pouvoir y apporter de remèdes, mais m'a
orienté vers un confrère. Celui-ci a très rapidement identifié la cause,
et m'a fait suivre un traitement qui s'est révélé très efficace (Diamox
essentiellement). Actuellement les vertiges ont disparus, l'audition s'est
améliorée, les acouphènes demeurent très faibles et non gênants. Je
continue le traitement Diamox.
J'espère pouvoir contribuer dans la mesure de mon expérience aux
discussions de ce forum.
A très bientôt donc
Patrick |